La Planète Six

Les villes : partie 2

Istanbul

Après Constantinople, subtile bascule du diptyque sur l’orientalisme à notre série sur les villes, faisons un grand saut dans le temps sans changer d’espace : Istanbul.

Métropole du 20e siècle ayant perdu son statut de capitale politique après la chute de l’empire Ottoman, la ville se retrouve au cœur de la "movida" turque au début du vingt-et-unième, porté par la croissance économique et la vague de démocratisation du pays. Recep Tayyip Erdogan était alors premier ministre et promettait de résoudre pacifiquement le conflit avec les kurdes tout en faisant rentrer la Turquie dans l’Union Européenne.
Las, c’est tout le contraire qui s’est produit.

Celui qui est devenu un président que l’on surnomme désormais le nouveau sultan a envoyé en prison des dizaines de milliers de citoyens, révoqué une quantité équivalente de fonctionnaires, coupé les ponts avec l’occident, ordonné le bombardement des villes kurdes et muselé la presse. Bref, il a renvoyé le pays aux heures les plus sombres de son histoire en annihilant la liberté d’expression et développant la liberté d’oppression.

Malgré tout, Istanbul reste la capitale économique et culturelle du pays. Face à la moralisation rampante des mœurs, des quartiers entiers de la ville gardent un esprit frondeur, offrant une vie nocturne et festive à ceux qui le souhaitent. Et qui le peuvent encore. Dans les clubs, la musique continue d’accompagner mezzes et verre de raki ; chaque oreille trouve alors une note à sa portée ou presque.

Moustache Gracias, nouveau venu dans la galaxie Radio Pacoul, nous propose de faire le tour d’Istanbul en mode électronique. Une variation tour à tour sombre et légère nourrit d’électro "alaturka".

Afiyet olsun