Les claviers
"Je passai une journée entière à essayer de trouver une série de douze tons qui sonne Africain. Sans résultat. Je compris que ce qui n’allait pas, n’était pas moi, mais le piano. Je décidai de le changer. "
John Cage
S’il y a bien un instrument dont l’histoire des techniques imprime l’évolution de la musique, c’est le clavier. Dénommé dulcimer dans le moyen-orient bien avant qu’il ne se répande en Europe au XIém siécle, son principe est hardi : tendre des cordes au dessus d’une caisse de résonance et les frapper. Il s’agit donc en réalité d’un instrument à percussion.
Oui, mais les grecs de l’antiquité utilisaient depuis la nuit des temps des tirettes pour envoyer de l’air dans des tuyaux afin d’en extirper des sons musicaux, procédé qui donna naissance à l’orgue. Il s’agit donc d’un instrument à vent.
Oui, oui, mais à la renaissance, on eut l’idée d’utiliser des touches pour frapper les cordes du dulcimer, devenant ainsi le clavicorde. C’est donc un instrument à cordes.
Oui, oui, oui, mais la paternité du piano est officiellement attribué au XVIIém siècle à l’italien Bartolomeo Cristofori pour avoir remplacé le système de pincement des cordes du clavecin, successeur du clavicorde, par un marteau. C’est donc un instrument qui se bricole.
Bref, c’est un clavier. Ca évolue, se prépare, se tempère et puis si l’on ne parvient pas à "sonner Africain" on peut toujours l’en blâmer et le changer. Mais surtout ça s’écoute.
Démonstration jouée entre autres par Bach, Beethoven, Chucho Valdés, Giorgio Moroder, Pierre Henry, Herbie Hancock, et Manudigital.