La Planète Six

Tableaux d’une exposition classique

Deuxième partie de notre session sur les Tableaux d’une exposition, œuvre composée par Moussorgski à partir des tableaux de son ami artiste et architecte Viktor Hartmann.

C’est le 4 mai 1922, de retour d’un concert que Ravel se rend à une invitation du chef d’orchestre Serge Koussevitzky. Celui-ci lui propose une sorte de résidence à Lyons-la-Forêt, en Normandie, pour y reprendre la partition de Moussorgski. Le maitre de l’impressionnisme se décide rapidement : la nouvelle maison qu’il vient d’acquérir au fin fond de l’Oise lui procure un « cafard colossal » et toute occasion est bonne pour en sortir.

Initialement écrite pour piano, la version signée Maurice Ravel reste la référence et éclipse celle des autres compositeurs qui s’y sont essayés, même si certains regrettent que ce travail ait diminué la simplicité et la naïveté de la page originale. Les Tableaux orchestrés par Ravel font partie, avec le Boléro, des œuvres françaises les plus représentées à l’étranger.

Si les pièces possèdent chacune leur propre couleur, des idées originales ajoutent encore à leur singularité. On songera notamment au saxophone dans Le vieux chateau, au tuba dans Bydlo, ou encore à la trompette avec sourdine mais jouant fortissimo dans Samuel Goldenberg et Schmuyle.

Sachez qu’en 1928, Vassili Kandinsky crée au Bauhaus sur la musique des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski un spectacle « d’art total » alliant musique, peinture et mise en scène. Chaque tableau est animé à partir d’une peinture de Kandinsky en suivant ses indications scéniques.

Tableaux d’une exposition (1874) / version orchestrée par Ravel (1922)
1- Promenade
2- I. Gnomus
3- Promenade
4- II. Le vieux château
5- Promenade
6- III. Les Tuileries
7- IV. Bydlo
8- Promenade
9- V. Ballet des poussins dans leur coque
10- VI. Samuel Goldenberg et Schmuyle
11- VII. Le Marché de Limoges
12- VIII. Catacombe
13- IX. Cum mortuis in lingua mortua
14- IX. La Cabane sur des pattes de poule
15- X. La Grande porte de Kiev

Chicago Symphony Orchestra
Dir. Fritz Reiner
Enreg. 1957