Jazzy dub party
Plus de 40 ans après sa sortie, l’album Beware du chanteur Yabby You est encore considéré comme une référence du dub. Enregistré par King Tubby et Prince Jammy en 1978, le label Pressure Sounds le ressort des placards en 2016, augmenté de versions inédites des morceaux Conquering Lion et God is Watching You. Où comment avec trois touches de clavier et un chant rasta, on fait un morceau.
Les riches ne sont vaincus que lorsqu’ils courent pour sauver leur vie. Voilà le titre du dernier album du maitre du spoken word, Anthony Joseph. Un album exigeant, de ceux que l’on ne confie pas à toutes les oreilles, résolument jazz et profondément militant. Un cadeau.
Les colleurs d’étiquettes en sont pour leur frais. La formation suisse Orchestre tout puissant Marcel Duchamp, OTPMD pour les intimes, ne répond à aucune norme. Minimalisme post opéra rock ? Free jazz néo punk ? Trans-pop-worldo-répétitive ? Leur cinquième album We’re OK. But We’re lost anyway., à la fois optimiste et dépressif sur l’état du monde actuel, n’aidera pas les disquaires à les ranger dans un bac.
C’est la grosse surprise de l’année 2021. Brain Damage, l’un des groupes phares du dub français, amateur de grosses basses survoltées, livre un album tout en finesse en compagnie d’un DJ de légende, Big Youth. Rythm and Blues, jazz, ska, rocksteady et reggae sont convoqués pour restituer les 50 ans de carrière du jamaïcain.
Dub toujours pour finir cette sélection mais cette fois dans la rubrique nécrologique. Le précurseur du genre, Lee " Scratch" Perry, est parti rejoindre les nuages le 29 août dernier. Celui qui fera décoller les Wailers avant qu’ils ne rencontrent Chris Blackwell - on vous en reparlera - considérait que lorsque l’enregistrement d’une chanson était terminé, commençait alors le vrai travail, celui du mixage. Ses expérimentations sonores étaient à l’image du personnage : grandioses et déglinguées.