Manchester face A
" Bien sûr que les Stone Roses viennent de Manchester. Est-ce qu’ils pourraient venir d’autre part ? Et les Smiths et Joy Division ? D’où pourrait venir Ian Curtis ? Et Factory Records ? Et l’Haçienda ? C’est une putain d’évidence clame Noel Gallagher, ex leader d’Oasis et mancunien de naissance. C’est toujours mieux d’être un groupe merdique de Manchester qu’un groupe merdique de Liverpool", ajoute le bad boy avec le narcissisme qui lui est propre.
Bordée par 2 rivières, comptant 2 orchestres symphoniques, 2 clubs de foot évoluant en Premier League, 2 universités d’envergure et 2 salles de concert mythiques - la Manchester Evening News Arena et l’O2 Apollo - la cité se paye le luxe d’être considérée comme la deuxième ville d’Angleterre malgré un nombre d’habitants inférieur de moitié à Birmingham. Très logiquement, Six.L lui consacre non pas une mais deux sessions.
Un temps connue pour être la ville la plus industrialisée au monde, l’histoire de Manchester est intimement liée à celle de l’industrie textile qui a fait sa fortune au XIXém siècle. Imaginez qu’en 1913, 65 % du coton du monde est encore transformé dans la région ! Lourdement bombardée pendant la seconde guerre mondiale, les industries peinent à redémarrer et les années 60 amorcent le déclin de la ville. Le coup de grâce sera donné par Margaret Thatcher à partir de 1979 : 150 000 jobs disparaissent ainsi entre 1961 et 1983.
Mais le coté positif des villes dévastées économiquement, c’est le développement d’une contre culture. Dans les années 80, au plus fort de la paupérisation des classes moyennes et populaires, se constitue ainsi ce qu’il est convenu d’appeler la scène "Madchester" dont le label Factory Records et son club l’Haçienda en deviennent l’épicentre. Des groupes de rock indépendant tels The Stone Roses, Happy Mondays, The Charlatans, 808 State, Inspiral Carpets, New Order, et James y tiennent le haut de l’affiche en produisant d’abord des coups de gueules énergiques sur fond de riffs de guitare énervés avant d’y incorporer des éléments d’acid house. En 1986, le Festival of the Tenth Summer consacre Manchester comme la capitale de la pop-culture et de...l’ecstasy.
Dans les années 90, l’industrie de la nuit se développe avec la multiplication des bars, clubs et autres boîtes de nuit. Aujourd’hui, plus de 500 établissements disposants de licences dans le centre-ville abreuvent une moyenne de 120 000 personnes chaque week-end dont 20 000 visitent le " Gay Village " situé autour du Canal Street. Et alors que Cottonopolis comme on l’appelait jadis s’est transformé en l’un des plus importants centre financiers européens, Noël Gallagher habite désormais North London.
Au menu du premier épisode : Buzzcocks, The Fall, Joy Division, A Certain Ratio, A Guy Call Gerald, New Order et Happy Mondays.