La Planète Six

Les îles Part.8

Cuba

Un cigare, une bouteille de rhum et une grosse décapotable américaine. Avec 3 images, le décor est planté. Ajoutez en guise de bande son un discours d’Ernesto Guevara, un air de mambo, de cha-cha-cha ou de son, et vous réalisez une bande démo pour l’office de tourisme cubain.
Alors, on va essayer d’aller ( un peu ) plus loin.

En s’écartant des sentiers battus et rebattus, à la fois par le pouvoir castriste qui a renversé une dictature libérale pour la remplacer par une autre dite socialiste, et par les marchands de rêves occidentaux qui ne souhaitent rien d’autre que figer une image romantique d’une île où soufflerait en permanence un vent révolutionnaire.

La culture musicale cubaine se nourrit à la fois des rythmes apportés par les centaines de milliers d’esclaves africains asservis dans les plantations de café, tabac et canne à sucre et les mélodies espagnoles de leurs tortionnaires. 2 dominantes auxquelles on peut ajouter l’apport des immigrés chinois et de leur "cornetín chino", un instrument à vent encore joué dans les comparsas, ou groupes de carnaval, de Santiago de Cuba.

Le son est LE genre musical cubain qui atteint une projection internationale à partir des années 1930. Combinant structure et caractéristiques de la musique espagnole avec des éléments et instruments musicaux afro-cubains et indigènes, le son cubain est sans aucun doute l’un des genres les plus influents de la musique latino-américaine ; ses dérivés et fusions, en particulier la salsa et le mambo, se sont largement répandus dans le monde entier. Populaire parmi les couches laborieuses, le son est une danse où le couple danse très près, les jambes entrelacées de manière sensuelle. Accusé d’immoralité, il fut un temps interdit avant de se faire une place jusque dans les dancings les plus raffinés, tandis que les maisons de disques lui accordaient une diffusion illimitée.

Malgré tous les efforts entrepris par le parti communiste cubain, d’autres genres musicaux "exotiques" irriguent la culture de l’île. De nombreux artistes composent aujourd’hui du jazz, du hip-hop, de l’électro tandis que le reggaeton en provenance de Porto Rico s’invite de plus en plus sur les pistes de danses, qu’elles se trouvent à La Havanne ou à Miami, refuge des déçus de la révolution castriste.