San Francisco s’emballe
Point de rencontre des beatniks tout au long des années 50, San Francisco devient lors de la décennie suivante le centre de convergence des hippies, consacrant SF comme capitale de la contre culture américaine.
Grateful Dead, le Jefferson Airplane, Santana et Janis Joplin font leurs débuts en se produisant au Fillmore Auditorium et à la Winterland Arena qui deviennent très vite les grandes églises de la scène rock psychédélique sous l’impulsion du producteur Bill Graham. Après être passé au Psychedelic Shop pour se fournir en marijuana et LSD, il suffisait alors de se rendre sur Hippie Hill pour y retrouver les adeptes d’une société basée sur l’amour libre, la drogue, la musique et les fleurs dans les cheveux ( ce dernier point étant sans aucun doute le plus discutable ). En refusant la consommation de masse, la guerre et le puritanisme de la société américaine, les hippies ne font rien de moins qu’une révolution des mœurs.
Mais quand en 1967, 200 000 jeunes originaires du monde entier convergent vers le quartier d’Haight-Ashbury pour le "Summer of Love" afin d’y construire un monde meilleur, c’est à la fois l’apothéose et le début de la fin. Logements insuffisants pour contenir un tel afflux de nouveaux arrivants et hausse de la criminalité font fuir une grande partie de la population locale qui voit dans cette jeunesse libre et expressive une source de nuisances. Les "Flower Children" eux-mêmes jettent l’éponge dès la fin de l’été pour retourner à leurs chères études.
Le 6 octobre 1967, les derniers irréductibles organisent des funérailles intitulées"The Death of the Hippie" avec comme message :
"Amenez la révolution là où vous vivez. Ne venez pas ici parce que c’est fini." L’année suivante, le très conservateur Richard Nixon sera élu à la présidence des Etats-Unis.
La fin peut-être de l’age d’or du mouvement hippie à San Francisco mais dans le reste du pays et bientôt d’une grande partie du monde, il ne faisait que commencer. A suivre.