La Planète Six

Le chant de la machine Ep.6

Electro-Funk

Jusqu’au débuts des 80’s, les approches électro étaient soit rock soit expérimentales. Elles s’ouvrent d’un coup à la soul, la funk, la world ou au jazz. George Clinton et ses Parliaments, Stevie Wonder, Miles Davis,... même la légende jazzy Herbie Hancock s’y colle avec son « Rock it », qui deviendra un hymne pour les breakdancers et leurs déhanchements mécaniques, et débouchera, de près ou de loin, sur les Grandmaster Flash, Run-DMC et notre Dee-Nasty national. Au passage, qui l’eut cru, 40 ans après, le breaking ( terme sans doute plus marketing que breakdance ), fait son apparition en tant que nouvelle compétition officielle des jeux olympiques de Paris 2024. A peine croyable.

Mais revenons à nos moutons de 1983, année où émergent les principales tendances que la présence des synthés et des tous premiers samplers, vont créer. Le phénomène est mondial, les déclinaisons locales innombrables.

Ainsi aux États-Unis, chaque ville déploie son propre style. New York avec sa Culture Urbaine de toujours lui interdit d’être en retard d’un style, la House inventée à Chicago et la Techno à Detroit, c’est principalement dans les quartiers populaires que cette approche des synthés, qui pourrait aujourd’hui être qualifiée d’Electro Funk, fait ses preuves. Le mouvement hip hop ( la 2e vague assument certains ) va vite s’en emparer et le rap éclore en tant qu’expression musicale, porteuse des messages de la rue.

Arrêtons nous là un moment, Hip-hop viendrait du mot « hippie » car à son origine ce mouvement culturel avait pour vocation de canaliser les frustrations et la violence pour en faire quelque chose de positif. Association un peu rapide et dure à croire aujourd’hui ! Peu importe : New York s’impose à l’époque comme LE laboratoire électro. Les block parties s’y multiplient, en particulier chez la jeunesse afro-américaine et caribéenne du Bronx. Les DJs de la grosse pomme commencent à isoler les breaks percussifs des chansons populaires, technique qui vient de la musique dub jamaïcaine et largement popularisée par les immigrés originaires de Jamaïque et des Caraïbes, comme DJ Kool Herc, appelé le « père fondateur du hip-hop ». Des techniques de turntablism – comme le scratching, le beat mixing et/ou matching, et le beat juggling – se développent. La musique hip-hop, à ses débuts tout du moins, devient une « voix » ou « issue de secours » pour la jeunesse des quartiers défavorisés, quotidiennement minée par les discriminations sociales, économiques et politiques.

Retour avec Moustache Gracias sur cette facette électronique que les amoureux d’étiquette pourraient également qualifier de Proto-rap :

Liaisons Dangereuses - Los Niños Del Parque
Herbie Hancock - Rock It
Fun Fun - Happy Station
Afrika Bambaataa & The Soulsonic Force - Planet Rock
Capricorn - I Need Love
Shannon - Let the music play