La lutte debout
A la fin du printemps dernier, un ex-président de la république souhaitant fortement le redevenir désignait les participants aux fameuses nuits debout de "gens qui n’ont rien dans le cerveau". Et fustigeait par la même occasion les lycéens s’opposant à la loi sur le travail.
Jusque-là, Radio Pacoul était plutôt divisé sur le sujet Nuit Debout. Les uns y voyaient une révolution de bobos ( mais les révolutions ont-elles jamais été déclenchées par une autre classe sociale ? ), les autres une expérience de démocratie participative intéressante ( ce qui les désignaient comme bobos et leur valu un blâme ). Nous nous sommes alors aperçus qu’aucun d’entre nous n’avait jamais assisté au moindre rassemblement en rapport avec le sujet...Le déplacement s’imposait.
Oui mais voilà : Comment faire si ça part en vrille avec la police ? Peut-on réellement interroger des déficients mentaux ? Comment les aborder ?
Notre première tentative fut un échec. En raison sans doute de sa carrure athlétique et de ses airs interrogateurs, notre reporter, confondu avec un membre des services généraux, fut prié de quitté les lieux d’une façon toute aussi ouverte et démocratique que le fut Alain Finfielkraut quelques semaines plus tôt.
Que faire ?
Toutes les têtes se sont alors tournées vers Gégé, notre stagiaire. Le seul d’entre nous possédant à la fois des liens de famille avec le Nord Pas de Calais - ce qui devait faciliter l’assimilation - et des baskets suffisamment adaptées à la course à pied en cas d’intervention des CRS.
C’est donc en juin, au moment où le mouvement s’essoufflait pour laisser la place à l’Eurofoot, que Gégé se rendit place de la république afin de poser 5 questions volontairement simplistes :
– Que signifie lutter ?
– Lutter d’accord, mais contre quoi ?
– Est-ce que c’est drôle ?
– Est-ce que c’est pas drôle ?
– Finalement, à quoi ça sert ?
Où l’on se rend compte que si les questions sont simples, les réponses sont parfois confuses. Et que c’est parmi les lycéen(ne)s qu’elles sont les plus réfléchies.
Boisson conseillée : un verre de brouilly. Plutôt deux en fait.
Plat : une poire.