Qu’est-ce qui cloche ?
Au même tire que la franc-maçonnerie ou la foire aux vins, l’école est ce que l’on appelle dans le jargon journalistique un marronnier, un sujet à la une des magazines, à date fixes.
En septembre donc, nos chères têtes blondes, brunes ou châtaines remettent leur cartable sur le dos sous l’œil attendrit ou angoissé de leur parents. La dernière rentrée en date n’échappe pas aux éternelles polémiques sur les rythmes scolaires, la pédagogie à mettre en œuvre pour l’apprentissage des fondamentaux, la carte scolaire, le nombre d’élèves par classe, la sélection...
Année après année, la France ne cesse de perdre des places dans les classements internationaux concernant l’éducation. A force de régression, il est devenu commun de considérer notre école comme une entité incapable d’assurer son rôle d’ascenseur social. Pire, à chaque choc médiatique ou sociétal - un attentat, une flambée de violence dans les quartiers, une crise économique - il est de bon ton de lui en attribuer les causes. Elle serait incapable de prendre la mesure de la grande diversité de notre société en lui infligeant un enseignement linéaire et aveugle. Comme si l’éducation parentale et nos modes de vies individualistes pouvaient s’exempter d’une quelconque remise en question.
Pourtant, les expérimentations pédagogiques ne manquent pas. Des zones prioritaires à effectifs réduits aux classes inversées en passant par les établissements auto-gérés, il semble que jamais l’éducation nationale n’ait autant innové. Le journaliste Emmanuel Vaillant en a d’ailleurs recensé l’étendue dans un livre, "Bonnes nouvelles de l’école".
Alors, quelle note attribuer à l’école publique ? Faut-il la renvoyer et lui préférer l’enseignement privé ? Lui donner des heures de colle ?
Profitant de la nonchalance de l’été, notre reporter a rencontré des parents, des enseignants et des élèves de tout age pour leur demander leur avis.