Toutes députés.
La période électorale bat son plein en France. Certains rêvent de grands soirs, d’autres de lendemains qui chantent. Rasage et épilation gratuite à tous les étages, chacun-e y va de son petit couplet pour gonfler les urnes.
Plus que jamais, les démagogues de tous bords gagnent en popularité. Sans crainte des contradictions. Quand le "ni droite ni gauche" se résume à faire des chèques, que "l’extrême droite" propose un programme très à gauche et que la "gauche" efface ses différences en 7 jours, comment s’étonner que l’électorat se retrouve sans boussole ?
Il faut sauver le soldat "Pouvoir d’achat" affirment les militants de tous bords. Pourtant, certains d’entre eux prônaient il y a peu la décroissance. "Nous devons accueillir les réfugiés ukrainiens" scandent d’autres alors qu’ils s’insurgeaient contre "l’invasion migratoire" un mois plus tôt. "L’essence est trop chère" hurlent enfin certains tout en prétendant défendre le droit à un environnement sain. Bref, les temps sont troublés.
Aux Philippines, laboratoire mondial du populisme de droite depuis l’élection de Rodrigo Duterte en 2016, c’est le fils de l’ancien dictateur Marcos qui vient d’accéder à la présidence. Sara, sa vice-présidente, n’est autre que la fille de... Rodrigo Duterte. Il y a 30 ans, le rappeur Philippin Francis Magalona publiait "Halalan" (Elections) afin de dénoncer l’instabilité politique de son pays.
Au Venezuela, laboratoire mondial du populisme de gauche depuis l’élection d’Hugo Chavez en 1998, c’est son successeur Nicolas Maduro qui dirige d’une main de fer le pays depuis 2013, l’entrainant chaque jour un peu plus dans le marasme économique. Ses techniques de contournement des institutions pour mieux affirmer son pouvoir ont conduit un quart de la population à s’exiler. Le prétendant actuel à Matignon, partisan de la désobéissance, lui apporte un soutien inconditionnel.
En juin, le premier parti de l’hexagone sera-t-il celui de l’abstention ? Déjà, le choix du centre semble une affaire oubliée, tout comme l’imminence d’un péril environnemental. On ne déclare plus pour qui l’on vote mais contre qui. Voire, on vote "utile", habile façon de se déresponsabiliser. Quand les urnes seront finalement dépouillées, le jour de gloire se lèvera peut-être pour les uns. Ou pour les autres. Et après ?