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4 milliards de citoyens sont actuellement priés de rester chez eux. La planète Terre en mode ralenti. Une crise sanitaire bientôt suivie d’une économique telle que l’humanité n’en as jamais connue dans son époque moderne. La fin d’un monde ?
Vacances bienvenues dans la maison de campagne pour certains, promiscuité de l’habitat pour d’autres. Télétravail à droite, sur le front à gauche. Appels de stars à respecter le confinement depuis leur jacuzzi versus appels à la gréve des forçats d’Amazon. La crise actuelle ne fait qu’exacerber un état de fait : si copropriétaires, colocataires, collègues partagent le même covid, il s’en faut de beaucoup pour que tous puissent faire face à la distanciation sociale.
"L’homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables." affirmait Aristote. L’ascension fulgurante de l’application de communication à distance Zoom comme le revival de son ancêtre Skype l’attestent : le contact avec autrui nous est indispensable. Il reviendra aux sociologues d’évaluer dans la durée les conséquences sur la santé du confinement qui nous est imposé. Les rues de nos villes sont désormais vides. Mais en a t-il jamais été autrement ?
Tiens, au fait, Bill Whithers est mort le 30 mars. Même pas du Covid, juste parce qu’il était vieux. La loose.
Grâce aux outils numériques, les frontières s’estompent. Nous renouons avec celles et ceux qui nous manquent, inaperçus depuis la semaine ou l’année dernière. Soupirs, baisers, sourires, mots doux s’échangent d’un bout à l’autre du globe par écrans interposés. Parfois, il suffit de peu pour dire beaucoup. Less is more...une philosophie, ironie de l’histoire, remise au goût du jour par les thuriféraires de la croissance.
Et alors que le taux de létalité en France est l’un des plus élevés au monde bien que le nombre de victimes du virus reste, de source officielle, sous-estimée, les CRA, centres de rétention pour migrants, ces prisons destinées à enfermer des personnes dont le seul délit est de ne pas posséder de documents administratifs en règle, ne sont toujours pas fermés malgré les demandes répétées de la part des associations leur venant en aide, dénonçant des mesures barrières de protection inadaptées. Une révolte dans le centre du Mesnil-Amelot a été violemment réprimée par les forces de l’ordre le 12 avril, loin des caméras.
Pourtant tout n’est pas sombre, loin de là. Oui, notre frénésie numérique liée à nos communications, nos achats, nos visionnages, et nos jeux en streaming entraine une consommation énergétique qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre et à l’accumulation de déchets nucléaires. Mais la diminution de la pollution atmosphérique due à l’arrêt de l’économie mondiale devrait largement profiter à la biodiversité qui voit là une rare opportunité de freiner son effondrement. Sans compter que cet appel d’air devrait au final épargner plus de vies humaines que le virus en aura coûté, comme l’affirme plusieurs experts dont le chercheur François Gemenne, membre du Giec.