Les 90’s
Encore aujourd’hui, nombre d’observateurs considèrent les années 90 comme l’âge d’or du rap. Et si l’étiquette n’est toujours pas périmée, c’est bien parce que le genre connait à l’époque un développement sans précédent.
Le courant pris depuis les années 70 devient un tsunami emportant tout le reste sur son passage : funk, rock, blues, et disco se voient contraints de jouer les seconds rôles sans pour autant disparaître. C’est en effet dans ce riche catalogue que les djs puisent leurs samples et sur lesquels les MCs posent leurs textes. Mais les instruments rentrent le plus souvent au placard abandonnant les studios aux samplers et aux platines. La scène rap US envahit le monde.
Une concurrence démarre alors entre les deux côtes, Est et Ouest, des États-Unis. New-York et Los Angeles deviennent les sièges de deux labels concurrents : Death Row pour la dernière, Bad Boy pour la première. Chacun revendique son appartenance à son gang, son quartier, sa ville, proférant tout un tas d’insanités à l’encontre de ses rivaux. Au point qu’un certain style de rap s’installe de part et d’autre, le Gangsta rap, dans lequel il convient d’adopter le style de vie d’un gangster : sex, drugs and guns. On y joue les gros bras, les armes dans une main, des billets verts dans l’autre, et menace toux ceux qui oseraient contester son autorité. Cette rivalité culmine dans la seconde moitié de la décennie avec le passage à l’acte : deux des principaux artistes de chaque camp, Tupac Shakur pour Death Row puis The Notorious B.I.G. pour Bad Boy meurent criblés de balle à 6 mois d’intervalle.
Fort heureusement, le rap des années 90 ne se limite pas à cette guerre. Des artistes New-yorkais comme A tribe called Quest, Dr.Octagon, Black Star ou encore Outkast venu d’Atlanta et le collectif Quannum Projects de San-Francisco ouvrent le hip-hop à d’autres paysages et d’autres thématiques. Et c’est principalement autour d’eux que Mc DvD a préféré construire ce sixième épisode.