La Planète Six

Les enfants de Fela 3

En Afrique

Après un passage par l’Europe et l’Amérique du Sud, retour aux sources pour ce troisième volet de notre série consacré à l’Afrobeat.

Sur le continent noir, ce sont Femi et Seun Kuti qui dominent le genre musical élaboré par leur père. Chacun de leur coté, ils reprennent à leur compte les structures rythmiques et mélodiques propres à l’Afrobeat, donnant la part belle aux cuivres et aux percussions, toujours accompagnés de paroles virulentes dénonçant tous les types d’injustice.

Le Nigérian Dele Sosimi qui fut le clavier de Fela puis créa le groupe Positive 80 avec Femi avant de s’émanciper avec ses diverses formations fait également figure de défenseur du temple tout comme Oghene Kologgbo, guitariste de Fela Kuti pendant la période Africa 70. Après un concert donné à Berlin en 1978, Oghene quitta le groupe et s’installa en Allemagne.

Mais le Nigeria n’est pas le seul pays africain à jouer de l’Afrobeat, loin s’en faut. Ainsi, les béninois du Gangbé Brass Band s’en réclament également en l’incorporant à leur fanfare aux accents vaudous.

De même que Sir jean, né à Dakar, qui s’est d’abord illustré en France par des collaborations avec les groupes Le Peuple de l’Herbe et Zenzile avant de pondre un album magistral avec les auvergnats du NMB Afrobeat Experience. Tiens, on retrouve l’Europe et la France en particulier, pays qui a toujours ouvert en grands ses oreilles à l’Afrobeat.

C’est d’ailleurs en France que Tony Allen a lui aussi choisit d’émigrer dans les années 80. Doit-on encore présenter l’ancien batteur de Fela considéré comme l’inventeur de cette rythmique si typique, au point que Fela lui-même déclara : " Sans Tony, il n’y aurait jamais eu d’Afrobeat" ?
On se contentera de rappeler qu’il fut recruté par la future star dès 1964. A la fin d’une audition destiné à former son groupe, Fela lui demanda ainsi : "Comment est-ce possible que tu sois le seul batteur à pouvoir jouer en même temps du Highlife et du Jazz ?". S’ensuivit l’enregistrement d’une trentaine d’album avant que Tony, en désaccord avec Fela sur la répartition des droits d’auteur, décide de quitter le groupe.

Loin de se reposer sur ses lauriers, Tony Allen, 79 ans au compteur et avec d’innombrables collaborations avec des musiciens de tout horizon à son actif, est peut-être aujourd’hui le seul à oser réinventer l’Afrobeat, en parcourant des pistes qui pourraient l’aider à se défaire du poids écrasant de son mentor.

Prochain épisode : les enfants de Fela en Amérique du nord.